Le Cap et notre traversée de l’Afrique du Sud

Du 24 avril au 10 juin 2018

À Africaburn nous nous sommes liés d’amitié avec Nour Addine et c’est tout naturellement qu’il nous héberge chez lui au Cap. C’est une bonne base pour aller explorer cette partie de l’Afrique du Sud. Nour Addine est un brillant entrepreneur dans le secteur informatique et bancaire. Après avoir participé à la création de l’une des plus importantes banques du pays, il développe aujourd’hui une solution très innovante de « contact center », un système qui permet à un site internet de converser avec ses clients. Nous visiterons ses bureaux futuristes au centre du Cap. Parmi les multiples talents de notre hôte, ce sont ses qualités humaines, son sourire et sa générosité qui nous ont touchés. Nous passons plusieurs soirées avec lui et sa famille à partager nos expériences de vie.

Le centre de la ville du Cap est à taille humaine. Les bâtiments modernes y côtoient les édifices historiques du début du siècle. Le quartier de front de mer, avec son musée d’art moderne tout neuf, n’a pas volé son titre de capitale du design 2014.

La visite de la ville et de certains de ses musées nous permet de mieux comprendre l’histoire tourmentée de ce pays. Dans les années 1960, des quartiers entiers, très prospères ont été rasés. Plus 60’000 métisses et noirs ont ainsi été déplacés dans de gigantesques townships qui s’étendent aujourd’hui sur des dizaines de kilomètres à la sortie de la ville.

Le samedi matin, nous visitons le marché paysan de Oranjezicht : légumes, vins, fleurs, gâteaux… tous les produits de la terre présentés dans un écrin de luxe et de bon goût ! En tant que riches européens, nous sommes sous le charme!

Le lendemain, nous avons rendez-vous avec Rob et Dawn, pour une balade en montagne. Nous les avons également rencontrés à plusieurs reprises à Africaburn. L’excursion sur les contreforts de la Table Montain nous permet d’admirer la métropole et la mer qui l’entoure. Une belle journée de plein air et de convivialité!

Les jours suivants nous parcourons cette très belle région, cheveux au vent, dans le cabriolet sport, que nous prête Nour Addine. Le Cap de Bonne-Espérance, la colonie de pingouins, les plages de sable blanc et jardin botanique rivalisent de charmes et nous offrent une ribambelle de beaux souvenirs.

Le dernier jour au Cap nous rencontrons Wilbert et Marianne, un couple de Hollandais qui sont descendus toute l’Afrique de l’Ouest en 22 mois et qui s’apprête à remontrer en Europe par l’Afrique de l’Est. Il voyage avec un véhicule similaire au nôtre, un Unimog orange. Nous sympathisons immédiatement. Nos chemins se recroiseront deux mois plus tard à l’autre bout du pays, au moment de quitter l’Afrique du Sud.

Après une semaine au Cap, nous reprenons la route. Nous passons d’abord par Franschhoek, la région où les huguenots fuyant la France sont venus planter leur vignoble en Afrique du Sud. C’était il y a près de 350 ans… La région est prospère et bien agréable dans ses couleurs d’automne.

Nous remontons la « Garden Route » qui longe la côte sud du pays. Un soir nous rencontrons Jason et sa famille. Dans un mélange de portugais et d’anglais, nous lui promettons d’aller le voir chez lui au Brésil, d’ici un an, si tout va bien !

Nous avions visité le cap de Bonne-Espérance, mais le point le plus au sud du continent africain, l’endroit où se sépare l’océan Pacifique de l’océan Indien est le Cap des Aiguilles. Notre curiosité, autant que l’aspect pédagogique du lieu nous obligeaient à y faire halte.

Chaque soir, nous découvrons un nouveau camping. Et en matière de camping, les Sud-Africains blancs sont des champions. Le camping fait partie des activités favorites des Afrikaans, avec le Rugby et la chasse. À cela s’ajoute le « braai » à savoir, le barbecue, mais avec plus de viande… Les campings sont généralement impeccables, vastes et dotés d’une piscine, voire de toilettes et de douche privative pour chaque emplacement.

Au camping nous rencontrons Hannes et Rita. Hannes est motocycliste, il a sillonné toutes les routes et pistes du pays, qu’il connaît comme sa poche. Il nous concocte l’itinéraire parfait pour découvrir l’Afrique du Sud, avec quelques surprises telle que cette traversée de rivière sur un bac, tracté à la mains d’hommes, parfois aidé par certains passagers très musclés…

Compte tenu du niveau d’insécurité dans le pays, nous renoncerons totalement au camping sauvage et partagerons souvent nos soirées avec nos voisins campeurs afrikaans. Toujours avenants, avec une certaine retenue, nous aurons des échanges souvent très sympathiques, mais généralement teintés de regrets et de peurs face aux difficultés de leur pays. La thématique de la possible nationalisation des terres agraires et de l’expropriation des fermiers blancs reviendra invariablement dans les discussions, comme les risques que nous courons sur les routes du pays.

Pour nous, les routes d’Afrique du Sud sont un vrai délice tant le spectacle est varié, alternant route principales en excellent état et piste absolument grandiose. Le plaisir est encore renforcé par une météo plus que clémente en cet automne sud-africain.

Un jour, alors que nous mangeons une saucisse dans un stand en bord de route, un couple germanophone nous apostrophe. Ils nous conseillent d’aller au « Elandskraal Bazar», la fête de la communauté allemande qui a lieu ce jour-là 40km plus au sud. Ce n’est pas sur notre itinéraire, mais c’est bien ce genre de plan qui nous attire en voyage… Une heure plus tard, nous arrivons par une piste à la mission allemande. Au milieu des champs et des plantations est érigée une belle église en pierre. C’est une mission Lutherienne allemande et la fête bat son plein. Près de 200 personnes se sont déjà installées pour camper dans le jardin. La musique bavaroise résonne dans les haut-parleurs, la bière est allemande et la majorité des gens parlent couramment l’allemand, y compris les jeunes de quatrième ou cinquième génération ! Très rapidement nous sommes invités par Mikel et son épouse Sanet à se joindre à leur famille et leurs amis. Toutes les années, ils font les 400 km de déplacement de Johannesburg, pour le week-end. L’un des ami est responsable des ressources humaines dans le gouvernement régional depuis près de 30 ans. C’est un incorrigible optimiste ! Enfin quelqu’un qui croit à l’avenir de son pays ! Nos enfants participent à la traditionnelle marche aux lanternes avec tous les autres gamins présents, puis les discussions se poursuivent tard dans la nuit.