Mozambique : vacances, amis et sables blanc
Du 5 juillet au 2 août 2018
Dans les jours qui ont précédé notre départ de l’Afrique du Sud, nous avons entrepris beaucoup de travaux de finition sur notre véhicule. Ainsi, le soir avant de nous mettre en route pour le Mozambique nous avons quantité de choses à ranger. Pourtant, ce même soir, nous rencontrons un sympathique couple nord-américain. Ils viennent d’emprunter la route que nous allons suivre dans les prochaines semaines à travers le Mozambique et le Zimbabwe. Évidemment, comme toujours, ce sont les relations humaines qui priment pour nous, et nous procrastinons une partie du rangement au lendemain au profit de quelques bons plans pour la suite de notre voyage.
Ainsi, le lendemain matin, au lieu de partir tôt comme prévu, nous ne quittons le camping que vers 11 heures. Nous avons 100 km à parcourir jusqu’à la frontière mozambicaine. Arrivé sur place, il y a foule et il nous faut 3 heures pour obtenir des visas, une assurance pour le véhicule et une nouvelle carte sim offrant un accès internet. Heureusement, tout est faisable au poste frontière, mais il est passé 15h30, lorsque nous reprenons la route. Notre but est d’atteindre un lodge/camping à une 20km au nord de Maputo, mais en route nous nous retrouvons bloqués dans une file de camions à un poste de pesage. Avec nos 2.80m de hauteur, il n’y a pas moyen pour nous d’éviter la file des camions, bien que le pesage ne nous concerne pas. Nous perdons une bonne heure.
Vanessa en profite pour faire du pain. La nuit tombe vite en cette saison et au moment d’obliquer vers l’est pour prendre une route principale évitant le centre de la capitale, il fait nuit noire. Impossible de trouver le croisement. Nous apprendrons par la suite que les Sud-Africains qui ont construit la route sur laquelle nous nous trouvons ne se sont jamais entendus avec les Chinois qui ont construit la route périphérique. Ainsi, le croisement n’a jamais été réalisé et il faut emprunter un terrain vague pour passer d’une route à l’autre… autant dire que de nuit, sans rien connaître du pays, nous préférons rester sur la route qui passe par le centre de Maputo.
De manière générale, pour des questions évidentes de sécurité, nous nous interdisons de rouler de nuit et encore moins dans une capitale ! Et les Mozambicains, aussi charmants soient-ils, sont de vrais dangers publics sur la route. Le trafic est intense et les règles de la circulation inconnues des conducteurs, dont, paraît-il beaucoup conduisent sans permis. À un moment, le trafic sur la route principale est bloqué. Un énorme camion recule d’une allée latérale sur la route bondée…
Au lieu d’attendre la fin de la manœuvre, de toute part, les voitures, minibus, camions, piétons et vélos s’engouffrent à droite, à gauche… forcent le passage… tant est si bien qu’au final, le camion est à moitié engagé sur la route et pas moins de huit rangées de véhicules sont bloquées face à face, bouchant intégralement le quartier. Il faudra plus d’une heure à deux policiers, armés de sifflets pour dégager le nœud gordien. Un chauffeur de camion portugais, bloqué en face de nous, nous conseille vivement de nous arrêter à la prochaine station-service et d’attendre le lever du jour pour poursuivre notre route.
Finalement, le trafic diminue et nous décidons tout de même d’aller à la destination prévue, que nous atteignons vers 21h après une demi-heure de piste poussiéreuse. Malheureusement, le prix nous paraît excessif… nous passons la nuit un peu plus loin sur le chemin, à 50 mètres de la mer.
Le lendemain, c’est l’anniversaire de Pierre-Michel. Petit déjeuné sur la plage ! Avec la tresse confectionnée la veille sur la route et du Nutella… Après une petite visite du coin, nous découvrons un lodge très sympa… malheureusement, il n’offre plus d’hébergement ‘camping’, mais comme il s’agit d’un anniversaire il nous est permis de nous installer avec notre véhicule sous les arbres. La piscine est splendide, le wifi excellent. Pierre-Michel est littéralement couvert de cadeaux confectionnés par les filles dans les semaines qui ont précédé : Bracelets, dessins et spectacles de marionnettes sont offerts avec bonheur. À midi, des muffins au chocolat et d’excellents tacos confectionnés par Vanessa égayent notre palais. Le soir des musiciens sud-africains et mozambicains, très connus dans leur pays respectif, se retrouvent en vue d’organiser un événement commun. Ainsi, nous bénéficions d’un concert privé, étant les seuls clients ce soir-là… juste une journée parfaite d’anniversaire!
Au matin suivant, nous retournons à Maputo, visiter la ville et, comme il est de tradition pour nos anniversaires, manger des sushis… Au moment de nous garer, nous croisons un couple d’expatriés portugais qui nous renseignent sur le pays et sa capitale, et surtout nous conseillent le restaurant à 200 mètres plus loin au bord de l’estuaire. Eh bien! contre toute attente, c’est au Mozambique que nous trouverons parmi les meilleurs sushis que nous n’ayons jamais mangés. Un énorme buffet à discrétion offre un choix fantastique de sushi et sashimi d’une qualité irréprochable. Un vrai régal… Si vous passez par Maputo, ne loupez surtout pas le restaurant Zamby…
Le tour de ville, que nous accomplissons avec notre véhicule nous permet d’apprécier l’architecture portugaise du milieu du siècle dernier et de sentir la pulsation de ce pays, bien que la journée soit bien calme, en ce dimanche en pays catholique.
Notre premier arrêt en remontant la côte Mozambicaine vers le nord est Chidenguele. Notre ballade en famille, sur un tout petit bout des 3000 km de plage de sable blanc que compte le pays, est un vrai régal. La piscine est belle et les emplacements de ‘camping’ comprennent chacun un immense couvert, avec toilettes et coin-cuisine privatif. Les vacances au Mozambique en ce mois de juillet s’annoncent sous les meilleurs auspices!
Notre voyage, au-delà des paysages fantastiques qui nous émerveillent presque chaque jour, est aussi celui des rencontres. Les rencontres inattendues des gens que nous croisons, comme Jean Devillier, d’origine française et vivant en Afrique du Sud depuis 5 générations, avec qui nous partageons ce jour-là une soirée pizza bien sympathique. Et les rencontres de nos nouveaux amis, croisés un jour, avec qui nous gardons le contact par l’entremise de WhatsApp et que nous allons revoir dans les prochaines semaines au Mozambique.
Les premiers sont Wilbert et Marianne, croisés au Cap et à Hazyview… et nos chemins n’ont pas fini de se croiser, je vous assure… ils sont à ce moment à 200km plus au Nord, à Sol de Liggogo. Nous passons quatre jours avec eux. Au programme: admirer les baleines, qui par centaines passent à proximité du rivage, descendre sur la magnifique plage en camion pour la journée, puis passer la soirée au bar, à boire des bières en regardant le foot… eh oui! c’est la coupe du monde ici aussi… un matin, en admirant les baleines, nous pourrons les survoler pendant près de 20 minutes avec le drone! Quel spectacle magnifique!
Ensuite, nous allons retrouver Carolina, une fille portugaise rencontrée à Africaburn, qui travaille dans un lodge nommé Bonito Bay. Le lieu est sympa, bien qu’un peu vieillissant, la météo par contre n’est pas formidable… nous y verrons la finale de coupe du monde, comme il se doit…
Nous allons ensuite à la rencontre de Jenny et Arty. Elle est allemande, lui suisse. Lorsque nous étions à Nelspruit en Afrique du Sud, dans un magasin, Pierre-Michel a entendu parler Suisse allemand…. “Grüezzi… Ah! Vous construisez votre maison au Mozambique, on pourrait venir vous voir… ok ! voici notre numéro…”
Et un mois plus tard, nous voilà chez eux. La maison est en travaux. Nous installons notre véhicule juste devant et notre cuisine devient celle de notre nouvelle famille, élargie de 2 adorables jeunes gens… Nous sortons nos outils, nos machines et prêtons main-forte à la construction. Parfois, lorsque la météo est bonne, ils sortent leur planche de surf. Nous sommes à Tofo, l’un des meilleurs spots du Mozambique, et Jenny et Arty sont des passionnés. L’été, ils surfent sur les vagues, l’hiver, sur la neige dans les stations de ski suisse, où ils travaillent pour la saison d’hivers. Le soir, nous retrouvons d’autres surfeurs pour un repas commun… ils voyagent tous d’un spot de surf à l’autre, s’arrêtant parfois une saison pour donner des cours… une autre manière de voyager, de vivre libre… Nous y rencontrons Luuk, avec qui nous gardons le contact depuis lors…
Un ami de Arty doit venir de Suisse dans les prochains jours. Nous n’y avions pas pensé, mais c’est l’occasion de faire venir du matériel que nous ne trouvons pas en Afrique. C’est ainsi que nous retrouvons un objectif neuf pour notre appareil de photo, cassé depuis le Lesotho, ainsi que divers livres scolaires utiles au quotidien… Nous passerons dix jours très agréables avec Jenny et Arty à Tofo dans l’attente de l’arrivée de notre colis. Nous rencontrerons également Isabelle, Paul et leur deux garçons, qui nous invitent à un barbecue dans leur Airbnb.
Avant de quitter le Mozambique nous faisons encore un arrêt à Vilankulo, au Soraya’s Lodge. La courroie du compresseur de climatisation a cédé et nous n’en avons pas de rechange. Pierre-Michel se rend au village avec la patronne, Soraya et dans un petit magasin de pièces détachées, et en trouve une ! Sur le chemin du retour, il fait connaissance. Elle était danseuse étoile et fut en tournée dans le monde entier, une histoire de vie incroyable… dans l’après-midi un mécanicien indien vient pour aider au remplacement de la courroie. Mission accomplie !
Le soir, tous couchés sur une couverture, nous admirons l’éclipse du siècle, la lune rousse et Mars à ses côtés, petit cours d’astronomie pour les filles…
Vilankulo est réputé pour ses excursions en bateau autour de l’île voisine. Nous nous laissons tenter et allons faire du snorkeling pour admirer les poissons et nous bronzer sur une plage de sable blanc… quelle belle journée! C’est beau les vacances!!
Pour rejoindre le Zimbabwe, il nous faudra encore deux jours d’une mauvaise route pleine de nids de poule. Nous passerons ces deux fois huit heures de route en compagnie de Harry Potter, rencontré sous la forme d’un livre audio et dont nous aurons du mal à nous séparer… toute la famille étant totalement passionnée par cette histoire de sorcier.
