Pas de vol direct pour l’Afrique du Sud
Du 5 au 10 avril 2018
Nous quittons Malaga contents d’ouvrir un nouveau chapitre à notre périple. Le Maroc avait été en quelque sorte la préface de notre histoire et maintenant nous nous apprêtons à ouvrir tout grand le livre de notre voyage. Nous partons très loin de l’Europe. Tout retour en arrière sera plus compliqué…
Notre vol vers l’Afrique du Sud comprend deux escales: l’une à Rome, l’autre à Addis Abeba. Vingt-six heures de voyage, si tout va bien… mais comme nous avons déjà vécu toute sorte de péripéties lors de précédents voyages en avion, nous savons que tout ne se passe pas toujours comme prévu… et c’est bien ce qui arrive! À Rome, nous sommes dans les derniers passagers à nous présenter à l’embarquement. Il est 23:50. En tant que famille, nous sommes pris à part et il nous est demandé de présenter l’acte de naissance des enfants. Nullement surpris, nous sortons la copie de ce document que nous avons préparé.
«Nous sommes désolés, dit l’hôtesse, mais nous ne pouvons pas vous laisser monter à bord! Votre document n’est pas un original ou une copie officiellement certifiée!» La décision, confirmée par le responsable du vol, est indiscutable!
Il est maintenant minuit et demi, tout est fermé dans l’aéroport. Nos enfants sont exténués et nous ne savons pas où dormir! Nous nous connectons à Internet. C’est la semaine de Pâques, les hôtels sont pleins et les chambres les moins chères avoisinent les 200 euros. La plus près est à 4 km de l’aéroport et l’arrêt des taxis de l’autre côté de la rue. Nous demandons le prix de la course, conscients qu’au milieu de la nuit ce ne sont pas les touristes qui fixent les prix. Mais 50 euros pour une course de 5 minutes, c’est de l’arnaque! Criant au scandale, le prix finit par chuter à 30 euros. Nous grimpons dans une voiture qui n’est pas vraiment un taxi et nous nous enfonçons dans la nuit… la colère cède la place à un sentiment de crainte. Là, seuls avec nos enfants dans une voiture inconnue en pleine nuit, nous sommes bien vulnérables… Une demie heure plus tard tout le monde est couché, mais le sommeil tarde à venir.
À 6 heures le lendemain matin, Pierre-Michel est déjà en route pour l’ambassade Suisse, le reste de la famille dors encore. Après 2 heures de transports publics et une discussion avec la Consule, la réponse est tout aussi catégorique que la veille à l’aéroport.Elle ne peut rien pour nous! Pierre-Michel sort de l’ambassade dépité! Après les difficultés du départ, l’épuisement à Malaga pour la mise du véhicule en container, être bloqué à Rome, c’est juste trop… les émotions le submergent!
Une demi-heure plus tard, attablé dans un restaurant disposant du wifi, il appelle Vanessa et les enfants pour annoncer qu’il faudra faire venir l’acte de naissance original de Suisse… On cherche des solutions… Les postes publiques ou privées ne sont pas en mesurent de nous livrer avant 4 jours en raison du week-end. Les avions sont pleins et coûtent trop cher… La maman de Pierre-Michel propose de prendre le prochain train pour Rome. À oui! le train. Il y a des trains rapides pour la Suisse toutes les heures. La prochaine correspondance part dans 45 minutes… Un billet, un sandwich et hop en route pour Berne.
C’est ainsi que ce même jour, à 23 heures, Pierre-Michel revoit ses parents, quittés une dizaine de jours plus tôt à Malaga. Bizarre tout de même de se retrouver en Suisse, en terre natale. Surtout à ce moment-là… comme un retour aux sources, à la veille de prendre son envol pour un grand voyage… Une nuit à l’auberge de jeunesse et le lendemain à 5:30, c’est le retour….
De son côté, Vanessa, restée à Rome avec les enfants, essaye de contacter Ethiopian Airlines pour nous trouver une place sur le prochain vol. L’email, qui nous a été griffonné sur un bout de papier au moment de nous refouler, ne fonctionne pas. Elle retourne à l’aéroport avec les enfants et les bagages. Les prochaines places disponibles ne sont que sur le vol de lundi! Le jour de l’anniversaire de Louise! Et il faut payer un supplément.
Nous avons ainsi trois jours pour visiter Rome. Le dimanche matin, nous nous rendons au Vatican. Le Pape finit de dire la messe, puis vient bénir la foule sur sa papamobile. Il passe à moins de trois mètres de nous… et bénit notre voyage. Nous sommes preneurs! Merci! La visite de majestueuse basilique Saint-Pierre impressionne beaucoup les filles et nous permet de prendre la mesure de la puissance du catholicisme au travers des âges. À proximité se trouve l’une des plus fameuses gelateria de Rome… il nous faut faire la queue, mais quel régal!
Le lendemain, c’est l’anniversaire de notre Louise, elle fête ses neuf ans! Au petit déjeuner, à la place du gâteau, des tartines au Nutella, avec des bougies, bien entendu! Nous voulons visiter Rome, mais il pleut des cordes… nous limiterons notre programme à l’incontournable plat de sushi qui ponctue chacun des anniversaires de notre famille! C’est une vieille tradition! Nous arrivons à l’aéroport totalement détrempé et à 23 heures nous prenons notre envol, pour de bon… À la douane sud-africaine, la douanière téléphone en s’occupant de nos papiers et ne regarde même pas l’acte de naissance original, soigneusement préparé que nous lui tendons. Nous sommes en Afrique du Sud! Hourra!
