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Le Malawi : Les vacances au bord du lac
Du 24 septembre au 22 octobre 2018
Le principal intérêt du Malawi est son Lac. Le pays s’étend sur toute la longueur de sa côte ouest, soit sur une bande de terre de 900 km de long du nord au sud. Bien que lac soit peuplé du plus grand nombre d’espèces de poissons d’eau douce du monde, la population y est très pauvre. En effet, malgré la profusion d’eau douce, le sol ne produit que tomates et oignons, et leurs techniques et traditions de pêche ne sont presque exclusivement orientées que sur l’exploitation de tout petits poissons, qu’ils sèchent.
Notre premier arrêt dans le pays est la capitale. Savez-vous son nom? Lilongwe… vous n’en avez jamais entendu parlé? Nous non plus avant ! Ce n’est pas la capitale la plus connue du monde, ni la plus grande… Mais cette petite ville, sans véritable centre, semble bien agréable à vivre. Quelques bâtiments modernes sont éparpillés çà et là, dans une ambiance calme et détendue… Rien qui justifie pour nous de nous y attarder.
Nous sommes plus attirés par le bord du lac et la baignade. Pour y accéder, nous traversons la belle région montagneuse de Dedza-Salima. L’artisanat local est ce que l’on pourrait nommer ‘ébénisterie de précision’… vélos, voitures et autres sculptures sont confectionnés pour les touristes de passage. Leur travail est incroyable!
Dès notre arrivée, au bord du lac, il ne faut que trois minutes à nos filles pour se retrouver à l’eau! Le lac Malawi est l’une des quelques étendues d’eau d’Afrique où nous pouvons nous baigner sans risque, pas de crocodile ni d’hippopotame et pas trop de maladies aquatiques! Que du bonheur! Le coin, nommé Monkey Bay, est paradisiaque!
Toutefois, nous ne restons dans cet endroit merveilleux que deux nuits. En effet, le lendemain débute ce qui passe pour être l’un des principaux festivals de musique en Afrique: Lake of Star. Et nous avons trouvé des billets à Lilongwe pour les trois jours de festivités! Nous y retrouvons Wilbert et Marianne, nos amis hollandais qui font le tour de l’Afrique en camion Unimog orange. Nous montons notre camp au milieu du parking, et partons à la découverte de ce festival relativement petit. Deux scènes, sur le bord du lac, sur lesquelles se produira une quinzaine de groupes plus ou moins renommés. Un beau mélange de musique locale, de raga allemand, de rock irlandais, de boys band Kenyan ou de tendance actuelle américaine… il y en a pour tous les goûts…
Le site est également très beau. Le lac et sa plage de sable blanc, offrent un espace de baignade aux festivaliers qui ne s’en privent pas… l’ambiance est festive et détendue…
Mais nous sommes bien en Afrique, l’infrastructure, qui est en fait un hôtel dont le festival constitue l’inauguration, n’est pas achevée. Le béton est encore humide et nombre de bâtiments sont en cours de construction. Des plastiques masquent un peu partout le béton à nu.
Les lacunes d’organisation encore sont plus graves en terme de sécurité! Durant les 3 jours, les vols dans le camping seront fréquents et nous aurons malheureusement à vivre une mésaventure bien désagréable! Le second soir, le vent s’était levé, presque en tempête de sable. Il était temps d’aller se coucher pour les enfants. À une cinquantaine de mètres de nos camions, un attroupement s’était formé et une forte odeur de plastique remplissait l’air. Une voiture avait brûlé, mais tout semblait terminé. Trois gars de la sécurité avaient recouvert en partie le véhicule et semblaient avoir la situation sous contrôle… Pierre-Michel repartit ainsi voir le concert de la tête d’affiche du festival… mais le vent redoubla de force… Vanessa et les enfants, vécurent alors un moment assez traumatisant.
Par manque d’effectifs et de négligence, la voiture brûlée avait été laissée sans surveillance, et avec le vent, le feu repris… mais rien n’avait été fait pour dégager les voitures… pas dépanneuses, pas d’extincteurs, pas de camions de pompier… ainsi deux, puis trois, puis quatre voitures prirent feu et explosèrent à une cinquantaine de mètres de notre véhicule. Vanessa et les enfants, apeurées et impuissantes, assistèrent ainsi par la fenêtre de notre ‘chambre à coucher’ à ce spectacle terrifiant… Lorsque Pierre-Michel revint enfin avec Wilbert et Marianne. La situation s’était calmée, mais nous décidâmes quand même d’aller dormir à l’autre bout du parking. Le lendemain, le tableau désolant des carcasses de voiture carbonisées témoignait du drame de la veille…
Les filles ont eu très peur, bien qu’il n’y ait pas eu de vrai risque, et cette peur restera encore longtemps présente au moment du couché… il faut dire, que de dormir tous les jours dans un endroit différent peut s’avérer désécurisant à la longue. Parfois, pendant la nuit ou le matin, il nous faut faire un effort intellectuel intense pour nous rappeler où nous sommes… ah oui, ce camping au bord du lac… ah oui, au milieu de la brousse, sous un arbre… ah oui, c’est normal ces klaxons, nous dormons au milieu de la ville… ah oui, nous sommes au camping et tout ce bruit, c’est juste un groupe de touristes qui plantent une quinzaine tentes à côté de nous à une heure du matin… ah oui, nous sommes dans une capitale et il y a des milliers de chiens qui hurlent la nuit… ah oui, nous sommes dans un pays musulman, le muezzin chante la prière au milieu de la nuit… Eh oui ! nous ne voyageons pas uniquement le jour!
Après le festival, qui fut dans l’ensemble assez sympa, nous passons encore quelques jours avec nos amis, dans le village suivant. L’occasion aussi d’aller au petit matin voir les pêcheurs revenir au port et tous les habitants du village s’affairer au séchage de millions de petits poissons.
Nous continuons notre périple vers le nord, et nous nous arrêtons dans les lieux fréquentés par les voyageurs sac à dos (backpackers) qui visitent le pays. Ce sont de beaux endroits où nous faisons souvent de sympathiques rencontres.
Le lac est toujours le principal centre d’intérêt pour les filles, quand il n’y a pas de piscine! Nous restons plusieurs jours à Kachere Kastle pour mettre à jour le site internet, dans un «hôtel-château» construit par un anglais. Et où Louise affrontera avec courage le serpent qu’elle rencontra au petit matin dans les toilettes. Nous mangeons de succulentes pâtes à Mzuzu, la seconde ville du pays, chez un italien passionné de voyage, après avoir assisté à un concert de Gospel pour la fête de mère. Nous admirerons la vue depuis l’éco-lodge ‘Mushroom Farm’ construit sur un promontoire proche de Livingstonia, avant de redescendre au bord du lac par une petite piste de montagne, nous rappelant tellement les chemins de nos montagnes suisses!