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La Zambie : Routes, pistes et voyageurs

Du 16 au 24 septembre 2018

Pour entrer en Zambie depuis le Botswana, il faut traverser le Zambèze. Le pont étant en construction, nous empruntons le bac. Si les autres camions de 30 tonnes ne coulent pas, cela ne devrait pas poser de problème pour nous… n’empêche que ce n’est pas le genre de traversée qui est le plus rassurant!

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Ensuite, le passage de frontière ressemble, comme souvent en Afrique, à un parcours du combattant. Bien que généralement nous nous débrouillions seuls, cette fois-ci nous sommes contents que quelqu’un nous mène d’un bureau à l’autre. À l’entrée, le service de santé publique nous scanne avec une caméra thermique pour s’assurer que nous ne soyons pas malades. Le guichet d’à côté est l’immigration. Nous devons d’abord remplir un formulaire pour chaque membre de la famille, puis patientons un moment jusqu’à ce que l’officier soit enfin disponible pour s’occuper de nous. Il prend nos passeports pour procéder aux formalités d’usage et émettre un visa. Mais il nous faut d’abord passer à la caisse… À ce poste frontière, contrairement à la majorité des autres pays, nous pouvons payer les visas avec de l’argent du pays, des Kwatcha. À notre grande surprise, il y a même un distributeur (ATM) à l’arrière du poste de douane. Habituellement, nous devons payer en dollar, ou éventuellement en Rand Sud-Africain. Nos visas en poche, il faut nous occuper des questions d’importation temporaire de notre camion. Ce que les pays veulent éviter est que l’on vende son véhicule dans le pays sans payer de taxes… certains imposent donc de déposer entre 100% et 300% de la valeur du véhicule!! Heureusement depuis 1913, il existe le Carnet de Passages en Douane (CPD) qui simplifie grandement ces formalités douanières. Avant de partir de Suisse, nous avons déposé 100% de la valeur annoncée du véhicule au TCS (club automobile suisse) et nous nous sommes engagés à couvrir jusqu’à 2,5 fois cette valeur en cas de litige. Le TCS nous a alors émis le fameux CDP, aussi appelé triptyque, puisqu’il s’agit d’un carnet de 25 feuillets similaires, chaque feuillet comportant 3 parties. Une pour l’entrée dans le pays, une pour la sortie et une à conserver. Ainsi, en Zambie, l’officier en charge de notre carnet est assis au fond d’un vieux bureau, derrière des piles de papiers pouvant atteindre 80 cm de haut! Très cordial, le fonctionnaire inscrit notre véhicule dans son ordinateur, ce qui prend… un certain temps… les filles et Vanessa patientent sur un banc en bois à l’autre bout du bureau. L’opération terminée, l’officier récupère la partie du feuillet qui lui revient, puis s’arme de son tampon et appose avec fierté, et grand bruit, le tampon qu’il nous faut… nous pouvons continuer notre quête… Il nous faut maintenant changer de bâtiment. À quelques dizaines de mètres, dans une vieille cahute, une dame est assise derrière un bureau branlant collecte les taxes communales du passage de douane. Ce ne sont que quelques francs… mais sans nous acquitter de cette taxe, nous aurions des soucis au barrage routier qui vérifie ce papier.

C’est n’est toujours pas fini! Il nous faut maintenant nous occuper des taxes routières. Le guichet est presque à hauteur d’épaule et le fonctionnaire s’adresse à nous derrière un grillage et une vitre. Notre véhicule entre dans la catégorie camion, bien que nous n’ayons que 7 tonnes, mais encore faut-il que nous soyons taxés dans la bonne catégorie de camion. Puis il faut déterminer la distance que nous allons parcourir dans le pays… pas toujours évident pour nous qui décidons souvent au jour le jour de notre itinéraire, et surtout clarifier le fait que nous ne faisons pas un allez-retour comme les transporteurs… le fonctionnaire est compétent, mais le montant est conséquent… plus de 240$… et la somme s’acquitte en dollars américain… c’est non négociable! Pas de soucis, notre guide (nommé ‘fixer’ dans une douane) va nous faire le change au coin de la rue, à un taux tout à fait correct… cela nous évite d’utiliser nos dollars que nous avons en réserve.

Il reste la dernière étape, pas toujours la plus simple : l’assurance RC (third party). Pour cela, il faut généralement sortir de la frontière à pied et se rendre dans l’une des petites cahutes qui forment un village aux abords des postes frontières. Deux chaises, un ordinateur, une imprimante…. en une bonne demie-heure, tous les paramètres sont dans l’ordinateur pour émettre une police en bonne et due forme. La commission sur cette transaction paie généralement les bons offices du ‘fixer’ qui nous a mené à travers toutes les étapes.

Nous pouvons maintenant passer la frontière avec notre véhicule, après avoir monté les papiers nécessaires au garde-barrière lourdement armé. Pour finaliser notre entrée dans un pays, il nous faut encore un abonnement téléphonique pour pouvoir accéder à internet. Nombre de petites échoppes des divers opérateurs sont prêts à faire l’enregistrement en moins d’une demie-heure…  nous voici équipés. Une traversée de frontière prend ainsi entre 2 et 4 heures. Cette fois-ci tout c’est bien passé… avec la traversée en ferry, il nous aura fallu 3 heures.

Nous reprenons la route. À juste quelques kilomètres de la frontière, il nous faut nous arrêter à nouveau. C’est un poste de pesage, et avec plus de 3.5 tonnes nous sommes tenus de nous y arrêter, sans quoi nous risquons une amende de 2000$. Heureusement que nous ne l’avons pas loupé! Cela est d’autant plus important que la taxe routière y est validée par l’apposition d’un tampon, vérifiée par la police, à un barrage routier, 15km plus loin… on ne plaisante pas avec l’administration et la police en Zambie…

À vrai dire, mis à part les points de pesage, où nous prenons l’habitude de nous arrêter systématiquement, nous ne sommes pas particulièrement importunés sur la route.

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Nous n’avons pas de grands objectifs pour notre visite de la Zambie, si ce n’est de la traversé par le sud en direction du Malawi. Cela d’autant plus que nous pensons y revenir à notre retour vers la Namibie.

Notre première étape dans le pays est la ville de Livingstone. Nous sommes dimanche et tout est quasiment fermé en ville, si ce n’est le restaurant ‘Italian Taste’, qui offre des glaces absolument délicieuses… Nous y retournons le soir nous régaler d’un bon repas italien!

Le lendemain, nous avons envie de faire de la route. Nous sommes un peu fatigués après notre visite du splendide Botswana, et pas très motivés en ce lundi matin légèrement pluvieux. Nous décidons donc de ne pas aller visiter les deux musées de la ville, qui auraient certainement été intéressants. On ne peut simplement pas tout faire… Il en va de même à notre passage dans la capitale, Lusaka, que passons simplement, nous arrêtant toutefois pour faire quelques achats dans un énorme supermarché. C’est une ville impressionnante de vie et de modernité. A posteriori, nous regrettons un peu de ne pas nous y être arrêtés, mais nous y reviendrons dans quelques mois!

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Notre itinéraire vers le Malawi nous fait traverser le sud du pays. La route goudronnée serpente par mont et par vaux au travers de régions boisées, dont le sol a été brûlé et les grands arbres exploités pour faire du charbon… l’ambiance est pesante et notre passage rapide.

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Dans la localité de Petauke, nous faisons une halte et mangeons dans un petit restaurant local. Il y a un buffet avec de la viande de chèvre et de boeuf, des légumes et de l’ugali (sorte polenta que l’on retrouve dans toute l’Afrique)… C’est également dans ce chef-lieu de la région que nous quittons la route goudronnée pour emprunter une piste nous menant au Parc de South Luangwa.

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La piste est étroite et mauvaise par endroits. Mais notre Duro est fantastique dans le terrain et nos efforts sont bien récompensés par le spectacle de la vie rurale qui s’offre à nos yeux. Le chemin traverse de petits villages composés de huttes… les enfants nous crient des salutations, courent derrière notre véhicule… la vie y est d’une grande simplicité. Aucune machine, pas d’électricité, on va chercher l’eau au puit… c’est la vie rurale simple et traditionnelle, avec sa culture vivrière, presque inchangée depuis des milliers d’années…

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La journée touche a sa fin, il nous faut trouver un lieu pour nous arrêter. Les villages s’enchaînant constamment le long de la piste, nous ne réussissons pas à trouver d’endroit désert. Nous décidons donc de nous arrêter sur un grand espace dégagé, et demandons l’autorisation d’y rester pour la nuit à l’un des villageois, qui vient au-devant de nous. Il parle mal l’anglais, mais nous fait comprendre qu’il est le chef et que nous pouvons sans autre dormir là… Rapidement les enfants affluent des environs, curieux de ces étrangers et de leur véhicule. Quelques femmes et hommes se joignent à l’attroupement. Personne ne parle anglais et la communication reste très limitée… pour créer un lien, nous sortons une balle pour jouer avec les enfants. Les rires accompagnent nos échanges. Celui qui a prétendu être le chef se montre très insistant pour emmener Pierre-Michel boire des bières de leur confection locale… Un quart d’heure plus tard, le vrai chef du village arrive en vélo. Tout va bien, nous pouvons rester…

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À notre réveil, il y a déjà un attroupement d’une vingtaine de curieux devant notre porte. Après quelques échanges, nous reprenons la piste… s’arrêter dans un village pour la nuit reste une expérience intéressante et poignante essentiellement par le fossé culturel qui nous sépare. Tout nous diffère! La couleur de peau, la langue, la culture,… nous vivons à l’autre extrême de la richesse économique. Ils sont les plus démunis, nous les nantis… traversant les villages dans notre ‘vaisseau spatial’, nous sommes parfois un peu gênés. Mais l’expérience est enrichissante, autant pour les adultes qu’évidemment pour les enfants. C’est bien en partie pour cela que nous sommes là. Pour permettre à nos enfants de prendre conscience du privilège que nous a offert notre naissance dans un pays aussi riche et prospère que la Suisse! Personne ne choisit où il naît, mais nous, occidentaux, avons généralement le privilège de pouvoir choisir la vie que nous voulons mener… Espérons que nos enfants retiendrons la leçon et trouverons leur chemin vers une vie heureuse!

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En arrivant à proximité du Parc de South Luangwa, nous croisons un troupeau d’éléphants, avec leurs petits. Ils broutent les feuilles dans les arbres… la nature sauvage continue de nous émerveiller! Dans un village, les enfants sont à l’école, en plein air…

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Regarde! Incroyable ! Une Vespa, conduite par un Italien! C’est Ilario. Il est descendu toute l’Afrique de l’Ouest depuis Milan sur sa Vespa! et compte faire un tour du monde de plus de 150’000 km. Il y en a vraiment de plus dingues que nous!! Nous le suivons jusqu’au camping où nous avions prévu d’aller et y rencontrons également un jeune couple de Hollandais, qui vont de Nairobi au Cap en vélo! Il y en a vraiment de plus téméraires que nous!! Et une famille Kenyan-Hollandaise avec deux enfants qui font un tour de six mois en Afrique australe! Des fous comme nous! Et il y a même un couple suisse avec une petite fille de 2 ans. Ils sont les deux médecins, en vacances pour 3 semaines! Des gens normaux, comme il faut, stressés et inquiets !

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De plus, le lieu est l’un des plus beaux que nous ayons visité. Le camping-lodge «Wildlife-Camp» porte bien son nom. Il est construit sur les berges d’une rivière où chaque jour les éléphants passent à gué, où les girafes viennent brouter à quelques mètres du camp, où les singes, les oiseaux, les serpents et même les lions, semblent vivre en harmonie.  Expérience vécue, puisqu’un matin nous avons eu le privilège de voir un lion venir s’abreuver à la rivière à juste 50 mètres de notre table de petit déjeuner! Ahurissant…

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Le petit groupe de voyageurs est rapidement soudé. Nous sommes tous sur la route depuis des mois et partageons les mêmes rêves de voyage… Notre italien, Ilario, sur sa Vespa nous inspire! Nous proposons de réaliser un vrai repas italien avec tous nos nouveaux amis! Au menu gnocchi au pesto! Le tout confectionné frais sur place. Nous avons des pommes de terre et un fermier local vient tous les matins vendre d’excellents légumes et des herbes aromatiques… son basilic est parfait et nous permet de produire un pesto juste divin! Une soirée inoubliable… à parler voyage, refaire le monde et apprécier la vie… entre amis!

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Le lendemain, nous décidons d’aller tous ensemble visiter le parc, dans un safari de nuit… une première, pour nous! La nature, en fin de journée, nous ravit par ses couleurs. Puis avec la nuit, nous observons des animaux que nous n’avions encore jamais vus comme la hyène ou la genette, une sorte de chat sauvage.

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Le propre des voyageurs est toujours de se remettre en route à un moment ou un autre… il est donc temps de se séparer et pour chacun de reprendre son chemin. Bonne route à chacun! Nous passons encore une soirée à Chiappata avec Flor et Siem, nos deux cyclistes hollandais préférés, avant de passer la frontière du Malawi le lendemain…

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