Navigation Menu

Le Maroc : Pistes et montagnes

2ème partie de notre voyage au Maroc

 

 

Le 25 février, nous sommes en route pour Zagora aux portes du désert. Pour y parvenir, nous décidons de faire une boucle par le nord, par les montagnes… la route serpente, s’étire, se plisse, offrant à chaque contour un spectacle que seule la pluie ternit un peu, par le voile qu’elle dépose sur les chatoyantes couleurs des amandiers en fleur.

WordPress Gallery Extra

Nous roulons jusqu’au soir et passons la nuit sur un col, dans le froid et la pluie. Quelle n’est pas notre surprise le lendemain matin… L’Atlas est là, devant nous, enneigé, somptueux… L’école ce matin se fait dans un décor magnifique.

WordPress Gallery Extra

La veille, nous avions repéré une petite piste, un raccourci nous permettant de rejoindre la route principale, plus au sud. C’est donc tout excité que nous continuions notre périple. À quelques kilomètres, la piste part sur la gauche, elle traverse un tout petit village. Pierre-Michel est tout content de faire ses premiers tours de roue sur une vraie piste, ce d’autant plus que le chemin est étroit et un peu technique. On branche la GoPro pour immortaliser le moment, l’appareil de photo sur les genoux…  pas besoin de vraiment regarder où on passe, le Duro roule avec une telle aisance…

Le prochain virage est assez serré, la roue du milieu frotte une grosse pierre… pffffffff…. mince, moins de 5 minutes sur la piste et déjà notre première crevaison… le pneu a été éventré par un caillou extrêmement coupant. Il ne reste plus qu’à voir si nous sommes bien équipés pour changer une roue! C’est avec l’aide de deux Berbères, nous ayant repérés à la jumelle, que moins d’une heure après, nous rebroussons chemin et retrouvons sur la route goudronnée. Nous serons plus prudents la prochaine fois…

WordPress Gallery Extra

Avec le soleil, les couleurs sont de retour. Nous découvrons un autre atout de ce pays, ses montagnes, et les excellentes routes qui les traversent. Les dénivelés sont sérieux, mais c’est avec plaisir que nous constatons qu’au Maroc nous ne sommes pas les plus lents. Bien que notre vitesse moyenne à la montée soit de 30 km/h, il nous arrive parfois même de dépasser… oui, c’est vrai !

WordPress Gallery Extra WordPress Gallery Extra

Nous redescendons de l’Atlas. Peu à peu, la montagne cède sa place au désert. Dès que l’eau est présente, les palmeraies offrent aux habitants depuis toujours des lieux d’habitation fertiles et verts. Nous les traversons lentement, attentifs à la vie qui y foisonne. Les contrastes de couleurs sont intenses, le jaune du désert, le vert des palmiers et le bleu du ciel…

WordPress Gallery Extra

Nous passons la nuit à Tata. Le lendemain, nous roulons jusqu’à Zagora. La route qui traverse le désert et toute neuve. Ce jour-là, nous avons rendez-vous avec le vent. Au fil des heures, la tempête prend place, levant le sable en nuages épais. La visibilité diminue. Par moment, on se croirait dans un brouillard écossais… on n’y voit plus rien, c’est impressionnant…

WordPress Gallery Extra WordPress Gallery Extra

A Zagora, nous rencontrons deux familles voyageant pour plusieurs mois en camping-car, l’une polonaise, l’autre française. C’est l’occasion pour nos filles de jouer avec d’autres enfants de leur âge, dommage que nous n’avons pas pu passer plus de temps ensemble.

Au camping, il y a plusieurs camions de voyage comme le nôtre, on y sent l’appel de la piste… Celui qui ressemble le plus au nôtre, en taille et en mobilité, appartient à René et Yvonne. Ils sont allemands et du même âge que nous, mais leurs enfants sont déjà adultes. Nous les invitons à partager un repas et faisons connaissance. Depuis 30 ans, ils parcourent le désert. Leur expérience impose le respect. Pour nous, ce sont de vrais aventuriers… et de plus, ils sont vraiment cool et sympas… Ce serait génial si nous pouvions faire un bout de route avec eux! Avec un peu de retenue, nous leur demandons s’il serait d’accord d’aller dans le désert avec nous… Quelques heures plus tard, ils reviennent nous voir avec une carte et nous proposent de rejoindre Merzuga par une piste plus Sud, qui longe la frontière algérienne. Cela devrait nous prendre environ trois jours.

Le lendemain matin, il faut faire le plein d’eau, d’essence, faire les courses pour plusieurs jours. Il nous faut également réparer notre pneu crevé, une opération facile et rapide dans cette petite ville, sauf qu’au lieu d’aller directement à l’échoppe spécialisée dans la vulcanisation, nous nous faisons conseiller un garage réputé pour les 4×4. Nous voici bien en Afrique… on nous dit que ça va aller vite… deux heures passent, et toujours rien… on boit le thé. Pierre-Michel s’impatiente… midi, une heure, on mange un excellent tagine au milieu de l’atelier mécanique… il est 14h, enfin nous pouvons prendre la route. Heureusement que nos nouveaux amis sont de vieux baroudeurs, qui savent se montrer patients.

WordPress Gallery Extra

En raison de l’heure tardive de notre départ, nous n’irons pas loin aujourd’hui, mais nous sommes néanmoins heureux de dormir dans le désert et heureux de notre nouvelle vie.

WordPress Gallery Extra WordPress Gallery Extra WordPress Gallery Extra

La nuit est pour le moins mouvementée. À deux heures et demie du matin, Jeanne vient dans notre lit et vomit tout ce qu’elle a mangé la vielle. On change les draps, le pyjama. Une demi-heure plus tard, on recommence… on rechange une partie des draps… et ainsi, cinq fois de suite, jusqu’à huit heures du matin… nous n’avons quasiment pas dormi… Pouvons-nous continuer notre route sur la piste? Allons-nous retourner en ville, faire une journée calme pour que Jeanne se remette? C’est à Jeanne de décider pour nous tous. Vaillante et déterminée, malgré la fatigue, il n’est pas question pour elle de renoncer…  nous allons de l’avant!

La piste monte dans un énorme cirque au milieu duquel se trouve un puit. Splendide spectacle et plaisir de voir notre véhicule se comporter formidablement bien sur ce terrain difficile. Le confort est tel, que plus d’une fois les filles dessinerons ou écrions leur journal, alors que l’on roule.

WordPress Gallery Extra WordPress Gallery Extra

C’est au tour de Louise de conduire. Durant près d’une demi-heure, c’est elle qui pilote fièrement notre véhicule… séquence émotion, mais bel exercice de concentration, bravo !

WordPress Gallery Extra

A midi, nous nous arrêtons. Le vent souffle, nous mangeons tous ensemble dans notre véhicule. Les plaisanteries fusent et la discussion porte sur le Thermomix. Pris au jeu, nous préparons en quelques minutes une crème au chocolat succulente… le résultat est dévoré en quelques minutes. Bande de gourmands!

WordPress Gallery Extra

Les paysages sont à couper le souffle, le sentiment de liberté est total. Le bonheur d’être là au milieu du désert est à la hauteur de l’investissement. Des années de travail, de préparation, de construction de notre véhicule ont été nécessaires pour nous permettre de réaliser ce voyage, de parcourir les pistes avec ce véhicule tant rêvé… Pour Pierre-Michel, après tant d’efforts, la récompense est là, à l’état pur!

WordPress Gallery Extra

Le paysage change continuellement. En fin d’après-midi, la piste se perd dans les dunes. Ce n’est pas le meilleur moment pour traverser le sable. Avec la chaleur, il devient mou, très mou… Nos amis, fort de leur grande expérience et certainement un peu pour nous montrer comment s’y prendre, se plantent joyeusement… on sort les pelles, les filles s’équipent… À l’aide de plaques à sable, le véhicule de sept tonnes est assez rapidement libéré… pourquoi rebrousser chemin, avançons… eh voici la deuxième plantée… c’est plus sérieux, il faut dégonfler les pneus pour gagner en adhérence… nouvelle tentative de passer la dune, mais cette fois c’est dans le creux de la dune que fini le véhicule… Moins enjoué pour cette troisième plantée, René saute de sa cabine. Le sable est tellement mou, qu’il s’enfonce jusqu’aux genoux… impressionnant! Mais l’expérience de nos amis est indéniable, en une quinzaine de minutes, à l’aide de quatre plaques à sable, ils parviennent à se sortir de ce mauvais pas… merci pour la leçon de désensablement! Pour notre part, nous contournerons la dune… il y a les prudents et les téméraires… mais nous avons bien ri tous ensemble!

WordPress Gallery Extra

Ce soir-là, Yvonne nous cuisine un osso-buco, nous faisons la purée de pommes de terre. Il n’y a pas de vent et c’est le premier soir, depuis le début de notre voyage où il fait assez chaud pour rester dehors… nous faisons un feu, Yvonne et René partagent avec nous d’anciennes photos de famille, de voyages fantastiques, avec leur vieux camion… Les filles jouent avec le feu, on contemple les étoiles,… quelle belle soirée! Certainement l’une des plus belle de notre voyage.

WordPress Gallery Extra WordPress Gallery Extra

Après un petit déjeuner royal et un tour du véhicule pour s’assurer que tout est en ordre, nous reprenons la piste. Nous traversons un village où la vie reste très rustique. Les maisons sont en terre battue et les champs se travaillent à la houe en bois, comme depuis des millénaires… pourtant nous ne sommes qu’à 9 heures de route de l’Europe.

WordPress Gallery Extra

La piste n’est pas très bonne. Un bruit inhabituel nous interpelle, on avance, on recule, on cherche… c’est quoi ce bruit? Crotte de chameau, nous avons cassé le ressort d’amortisseur, pourtant énorme et super solide. En se brisant, il est venu se coincer autour de l’axe de transmission, détruisant le manchon de protection en caoutchouc. L’avarie est sérieuse, plusieurs heures de réparation nous attendent. Première étape, enlever la roue, puis libérer le ressort. Et maintenant, comment refaire un manchon de protection pour éviter que l’axe de transmission ne soit abîmé par le sable? Voyons… une chambre à air, des ciseaux, de la colle, du “doc-tape” et des brides de serrage… en un tour de main, les garçons se sont bien amusés et la réparation est propre, sérieuse… Les filles, elles, ont sorti les chaises de camping, pris l’apéro, fait des photos et bien sûr fait beaucoup de commentaires… un problème mécanique sérieux s’est transformé en un arrêt forcé, bien agréable et instructif. La réparation quant à elle nous permettra de rouler encore près de 1500km avant de tout remettre en ordre en Afrique du Sud. Pour ce qui est du ressort, on ne remarque absolument pas son absence.

WordPress Gallery Extra

Après quatre jours de pistes, nous arrivons à erg Chebbi, une immense étendue de dunes, au pied de laquelle se trouve notre destination, Merzuga. C’est là que nos chemins avec René et Yvonne se séparent, plein de gratitude pour ce magnifique tour dans le désert qu’ils nous ont permis de vivre. Nous arrivons en fin d’après-midi et profitons du soleil couchant. Le lendemain, un fort vent de sable souffle sur les dunes et une course de moto se prépare non loin de notre bivouac. Nous décidons de continuer notre route vers le nord, sans faire de tour en dromadaire.

WordPress Gallery Extra

A 300 km plus au nord, nous nous arrêtons dans une belle palmeraie. Les Sources Bleues de Meski, non loin de Er Rachidia.  C’est un lieu de baignade pour les locaux, à la fois vivant et reposant. Nous y restons un jour, puis deux. Nous allons à la grande ville voisine, visitons les ruines d’une ancienne cité. Mais nous revenons à la palmeraie… il y fait bon, le climat y est estival et nous savons qu’après ce sera la route pour terminer notre voyage marocain. Alors nous prenons notre temps… Les filles jouent avec les enfants locaux, les parents nettoient le sable dans le véhicule et préparent la suite du voyage, l’envoi du véhicule en Afrique du Sud, notamment.

WordPress Gallery Extra

Sur le chemin du retour, à travers l’Atlas, le Maroc nous enchante encore avec ses fabuleux paysages, ses petits villages. En altitude, sur les hauts plateaux, on se croirait au Tibet. Cela nous donne des idées, des envies d’autres continents… nous verrons bien où notre voyage nous mènera. Pour l’instant, nous sommes plus que ravis de l’avoir commencé par le Maroc. Notre tour d’essais est réussi et nous savons maintenant que pouvons aller où nous voulons.

WordPress Gallery Extra

Le 16 mars, nous sommes de l’autre côté de l’Atlas, nous nous attendons à retrouver le printemps, mais quelle surprise en ouvrant les stores le matin. Non, tu plaisantes, ce n’est pas possible! Nous ne sommes pas de retour en Suisse, tu es sûr qu’on est au Maroc ?… Durant la nuit, il a neigé, tout est blanc… c’est incroyable! Nous sommes à Aglou, un lieu réputé pour ses singes… Des singes? Sous la neige? Au Maroc? Au mois de mars?… Sans les photos, sûres que personne ne nous aurait crus! Après une belle bataille de boules de neige en famille, nous prenons la route de l’Espagne et terminons nos deux mois de voyage au Maroc.

WordPress Gallery Extra

 

WordPress Gallery Extra

 

 

 

    2 Comments

  1. Coucou les amis, absolument passionnant, merci infiniment de nous faire vivre vos aventures, je me réjouis déjà trop de la suite!! Belle suite à vous, gros gros bisous de nous 4, Raoul, Emric, Toni et Laetitia

  2. Wow,
    Incroyable, magnifique et trop content pour vous !! Que vive votre aventure ! 🙂

Post a Reply

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*