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La Tanzanie II : pays Massaï, vie d’expat et lac Tanganika

Du 6.11.2018 au 2.12.2018

Encore tout émus par la cérémonie de la veille, nous reprenons la piste au petit matin, emmenant Peter et sa tante, qui rentre chez elle. Le paysage est si beau, si sauvage, composé de steppes et de rochers!

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Après plusieurs heures de piste, nous nous arrêtons dans un grand village, où nous déposons la tante. Peter doit acheter des médicaments pour les vaches de sa famille. Nous en profitons pour nous approvisionner en fruits et légumes avec ce que nous trouvons dans le marché où les locaux présentent leurs maigres produits sur un drap ou une bâche, à même le sol.

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Encore une heure de piste et nous arrivons à proximité du village de la famille de Peter. Il faut emprunter un semblant de chemin, ressemblant plus à un sentier pour les ânes, mais ça passe… Nous arrivons chez Peter. Un beau village traditionnel, composer de plusieurs boma. On nomme boma, un ensemble de huttes abritant une famille. Le père de Peter, qui est décédé il y a sept ans, était assez riche avant d’être malade et avait six femmes. Chacune d’entre elles eut, comme il est de coutume dans toute l’Afrique, entre cinq et sept enfants. La famille de Peter compte donc une trentaine de membres. Il nomme ‘mère’ chacune des femmes de son père et considère donc qu’il a six mères, même s’il entretient une relation privilégiée avec sa mère biologique.

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Après avoir passé un moment au centre du village à faire connaissance avec la famille, nous allons voir le garde manger… A savoir, le troupeau de chèvres! Nous avions convenu avec Peter d’en offrir une à la communauté, pour avoir le privilège de pouvoir faire voir comment ils préparent et cuisent la viande… une tradition séculaire et toujours bien vivante… Ainsi donc, voici la chèvre que nous allons manger ce soir ! Vanessa et les filles ne souhaitent pas participer à la mise à mort, elles rejoignent par contre les garçons pour le dépeçage de l’animal. Une leçon très intéressante d’anatomie ! C’est tout à fait comme cela que nous souhaitons compléter le cursus scolaire de nos filles, et elles adorent ! L’une des surprises pour elles est l’absence de sang dans l’abdomen. Nous observons en détail chaque organes, expliquant leurs fonctions. Autre surprise, la peau d’une bête s’enlève comme un habit… Les massaïs nous proposent les reins à manger cru… nous leur laissons ce plaisir ! Peu à peu, chaque partie de l’animal est préparée. Les codes traditionnels déterminent très exactement quelle pièce va à qui, chaque groupe d’âge à des morceaux qui lui reviennent et la distribution est précisément réglé. Avec les Moranes, nous mangerons le foie et les côtes.

Un feu a été préparé ainsi que des baguettes pointues, pour tendre les pièces de viande et les rôtir… c’est d’une simplicité millénaire ! Le seul outil nécessaire à ce repas est un couteau, le reste se trouve sous la main dans la nature ! La viande est cuite, nous pouvons déguster sa saveur excellente et sa texture parfois coriace pour nos petites mâchoires! La chèvre, reste de la chèvre… mais avec le soleil qui se couche dans les arbres, les guerriers massai qui plaisantent autour de nous, et la bonne humeur générale qui s’exprime dans ce présent intense, nous vivons à nouveau un moment féérique !

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Le lendemain matin, après avoir pris le thé dans la hutte de la mère de Peter, celui-ci nous fait faire le tour du village. C’est l’occasion pour lui de saluer ses oncles et tantes, et de nous présenter. Que c’est intéressant de pénétrer dans diverses huttes! Chacune est construite de manière similaire, mais l’organisation intérieure peut différer. D’un diamètre de 5 à 6 mètres, elle comporte un couloir d’entrée d’un mètre de large, qui longe le mur gauche de la hutte. Il est assez bas et il faut généralement se baisser pour passer. Divers outils et ustensiles sont stockés dans cet espace, particulièrement au fond du couloir, où il y a généralement une sorte d’étagère. Au fond du couloir à droite on entre dans la partie habitable… c’est bon à savoir, parce qu’il fait toujours très nuit dans une hutte… seul deux ou trois trous de 4-5 cm de diamètre laissent pénétrer un filet de lumière. Au centre de la pièce, brûle le feu, entouré de trois pierres sur lesquelles on pose une casserole pour faire le thé ou l’ugali. Au fond de la pièce il y a un lit de 3 mètres de large sur 2 de profondeur, sur le bord duquel on s’assied pour boire le thé, manger ou discuter. Sur la droite se situe l’entrée d’un second lit, fermé par une paroi. Les huttes sont aujourd’hui plus hautes qu’il y a quelques dizaines d’années, ce qui permet mieux à la fumée de s’évacuer… il n’empêche que généralement les yeux vous piquent, une fois qu’ils se sont habitués à la pénombre…

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Nous marchons ensuite jusqu’au point d’eau… il n’est qu’à une demi-heure de marche. Sur le chemin, nous croisons une femme et sa fille qui vont chercher l’eau pour leur boma. Un âne leur permet de transporter une dizaine de divers bidons…

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Arrivés au point d’eau, nous découvrons le travail harassant des femmes de la région. Elles doivent aller chercher l’eau au fond d’une source et remonter les lourds bidons en escaladant les rochers. Dans notre référentiel européen, prônant l’égalité des sexes, nous avons l’impression qu’aucun homme ne se sent vraiment concerné ou ne cherche de solution pour réduire la difficulté de ce travail quotidien… mais après avoir échafaudé rapidement des solutions techniques pour mettre en place un treuil permettant de remonter les bidons, ou de pomper l’eau… nous commençons enfin à voir plus loin que le bout de notre nez et de sortir de nos préjugés de blanc qui croient tout savoir… Après discussion avec Peter, qui connaît bien la situation de son village, nous nous rendons compte qu’il n’y a pas de solutions simples aux problématiques du monde… en effet, pomper l’eau signifie simplifier son accès et donc augmenté son exploitation. Et en ce moment à la fin de la saison sèche, le problème est que la source se tarit… pour régler durablement la situation, il faudrait faire venir l’eau d’une rivière à plusieurs centaines de kilomètres de là. Mais pour cela aucun financement n’existe actuellement… Il faudra en parler à oncle James (Kinyasi)! Les femmes vont encore continuer un moment à puiser l’eau à la force de leur corps…

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Nous passons l’après-midi dans le village avec les femmes et les enfants.

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Le soir, nous décidons de compéter notre expérience de vie massai en passant tous les quatre la nuit dans la hutte! Expérience inoubliable! Le lit est plus confortable que dans la maison traditionnelle, puisque nous avons un fin matelas. Normalement, le lit est simplement recouvert d’une peau tannée sur laquelle on dort avec un tissu massaï. Nous passons un moment avec la mère de Peter avant de nous coucher. C’est une femme d’une cinquantaine d’années. Tous ses enfants sont aujourd’hui grands et ont quitté la maison. Une très jeune fille, de 5-6 ans vit néanmoins avec elle. C’est la fille d’un oncle ou d’une tante qui lui a été confiée pour l’aider dans les tâches quotidiennes… et elle ne chôme pas la gamine… Tout le monde va se coucher. Nous dans le grand lit et la mère et la fille dans l’autre ‘chambre’. Contrairement à ce que nous aurions pu supposer, nous passons une assez bonne nuit et seule Vanessa a été piquée par quelques puces de lit!

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Le lendemain matin, après avoir fait nos adieux et quelques photos de famille, nous reprenons la piste vers Orkasmet, le chef-lieu de la région.

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A Orkasmet, habite la mère de Kinyasi et nous y retrouvons son frère, Muterian, avec qui nous passons beaucoup de temps et de bonnes discussions. Peter, est également toujours avec nous. Il remet ses habits de ville ! Nous y retrouvons également Madei, un ami de très longue date, avec qui Pierre-Michel a voyagé durant un mois au Kenya, lors de son premier voyage en Afrique il y a 30 ans ! Et avec qui Vanessa avait voyagé en Tanzanie il y a 20 ans !

Madei nous accueil chez lui comme des membres de sa famille. Il n’est pas massaï, mais Somali et musulman… sa maison est très soignée et on se déchausse évidemment avant d’entrer. Le thé est succulent, sans parler des chapatis ! Les femmes de la famille, que nous ne croisons qu’à la cuisine, sont extrêmement avenantes avec nous. Madei ressort de vieilles photos de l’époque et nous échangeons sur nos vies. Il a toujours été très cultivé et vif d’esprit. Un temps, il a vécu en Norvège, mais il a préféré rentrer chez lui, l’intégration en Europe n’étant pas évidente. Aujourd’hui, il a un vieux camion qui lui permet de vivre simplement, en livrant des matériaux de construction…

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Nous restons quelques jours à Orkasmet, à faire le tour du village, manger du Nyama Choma dans les petits restaurants… Nous visitons le marché au bétail et Vanessa se fait faire des souliers de guerrier massai, sur mesure ! À partir d’un bout de pneu de moto, de lanière faite de chambre à air et de clou, le cordonnier façonne les chaussures que tous Moranes portent. Cela fait aujourd’hui partie intégrante de leur habit traditionnel…

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Nous faisons également deux ‘excursions’ ! L’une dans la boma de Kinyasi, où nous nous rendons avec sa mère et où nous retrouvons son père. Le couple est divorcé depuis 30 ans, mais continue à se côtoyer. C’est là que les vaches de Kinyasi sont gardées. Eh oui, pour être un leader massaï, il est fondamental d’avoir un troupeau. Issu d’une famille pauvre, Kinyasi souffrait au début de sa carrière politique, d’avoir un trop petit troupeau. Après son mariage et son élection, il possédait plus de 500 têtes de bétail, faisant de lui un homme respectable aux yeux de tous ! En Afrique, et certainement ailleurs, on ne peut pas prétendre à des responsabilités importantes, sans démontrer un statut socio-économique suffisant ! À la boma, Kinyasi a donné des instructions et une très belle chèvre est sacrifiée pour nous… l’occasion de faire une répétition d’anatomie ! Et aussi de voir comment les massaïs boivent le sang encore chaud, pour ne rien perdre…

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L’une des images les plus marquantes restera certainement celle de ce jeune garçon qui va chercher le feu au village, le transporte précautionneusement pour allumer le feu qui servira à cuire la viande à l’écart du village…

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La deuxième ‘excursion’ est également très intéressante. Depuis que nous sommes dans la famille de Kyniasi, on nous parle de mines. Depuis toujours, certains massaïs rêvent de fortune dans les mines de Tanzanite, une pierre précieuse que l’on exploite dans la région… Mais autour de Orkasmet, il y a une nouvelle mine. Ou plus précisément, on a repris la prospection entamée par les Allemands avant la première guerre mondiale et on a trouvé des rubis! Du coup, c’est la ruée sur les concessions, et un village minier s’est développé à une heure de piste de Orkasmet ! Nous sommes très excités d’aller voir cela ! Nous y retrouvons Madei, qui avait une livraison de sable à y faire. Il a sur place quelques amis et nous fait rencontrer Mike, qui a roulé sa bosse dans les mines d’Afrique et qui semble savoir de quoi il parle! Le village est constitué de huttes, maisons ou échoppes construites à la hâte avec des bâches en plastique et des planches. Les échoppes s’alignent le long de la ‘rue principale’ et offrent plus de produits qu’à Orkasmet… les fruits sont plus beaux, les équipements électriques et de sécurité sont de haute qualité, les échoppes sont remplies… les prix paraît-ils y sont également bien plus élevés! Tout le monde est bien là pour faire fortune, non? Nous allons sur une petite parcelle. Au centre, il y a un trou : la mine! On creuse à une dizaine de mètres de profondeur en espérant trouver des rubis! Partout autour de nous il y a des parcelles avec des trous. On pioche, on creuse, on cherche les pierres précieuses… Mike nous explique, que la plupart de ces nouveaux mineurs n’ont aucune idée de l’exploitation d’une mine et qu’en fait, il ne sert à rien de creuser un trou, le rubis se trouve en tamisant couche par couche le sol, et on trouve toutes sortes d’autres pierres précieuses, pour autant que l’on sache les reconnaître. Ainsi donc va le monde, l’espoir de faire fortune est d’autant plus grand que l’on n’a rien… Sur la rue les courtiers (brokers qui achètent les pierres pour les revendre à Dar Es Salam ou ailleurs) ont leur échoppent. Ils occultent les pierres qui leur sont présentées, marchandent et parfois achètent, s’ils pensent faire une bonne affaire… Jeu de chance, de dupe et de pouvoir, dans lequel il est très difficile de savoir le prix d’une pierre avant qu’elle ne soit taillée et polie. Nous buvons encore un thé avec Madei, Coney, Muterian et Peter qui sont toujours avec nous, avant de reprendre la piste.

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Nous dormons devant la maison de Madei, qui nous indique un très bel itinéraire à travers les steppes massai, pour rejoindre la côte de l’océan indien. Le lendemain, il nous emmène encore visiter la société qui construit l’aqueduc qui doit amener l’eau à Orkasmet. Le chef est indien sikh et un consultant est du Nord Soudan. Il nous assure que la route par vers le nord, par l’Éthiopie et le Soudan ne pose pas de problème de sécurité et aiguise notre envie de poursuivre notre route vers le nord! Nous avions déjà eu cette discussion avec Madei dans les jours précédents et l’idée fait son chemin… À vrai dire, nous avons plus envie de découvrir une autre partie du monde que de retourner vers l’Afrique Australe que nous avons parcouru pendant de nombreux mois. Mais nous devons nous décider, vers le Nord ou vers le Sud, parce que dans un mois, notre amie Dominique et sa fille Romane vont nous rejoindre et nous devons leur dire où !

Nous quittons nos amis Muterian et Madei, qui restent chez eux à Orkasmet et partons sur les pistes africaines pour de nouvelles aventures! Et la piste que nous empruntons est l’une des plus belles que nous ayons faites… Elle traverse la steppe, çà et là une boma massaï nous rappelle qu’il y a des gens qui vivent par ici… Perdu au milieu de nulle part, dans un coin venteux et inhospitalier, le village de Kitwai nous marque par la rudesse de la vie que les gens y mènent… nous sommes vraiment loin de tout… même le GPS fini par ne plus signalé de piste sur la carte, nous naviguons à la boussole… Peter est avec nous, mais il ne connaît pas plus le chemin que nous et les rares personnes que nous rencontrons ne nous donnent que de vagues indications… nous ne sommes pas perdus pour autant! Le paysage est fantastique et la piste parfois extrêmement poussiéreuse… la poussière est si fine qu’elle pénètre partout… l’intérieur de notre maison roulante en est couvert… mais ça fait partie du jeu!

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Nous dormons sur le bord de la piste et arrivons le deuxième jour à Handeni. Nous menons Peter jusqu’à la route principale où il prend un bus pour rentrer à Arusha. Nous lui témoignons toute notre gratitude pour nous avoir accompagné durant ces 10 jours incroyables et de nous avoir emmené chez lui, dans son village, dans sa famille, rencontrer sa mère et ses sœurs… Quelle belle expérience ! Nous continuons notre route jusqu’au bord de l’océan Indien, Tangua et Pangani, où nous pensons nous arrêter quelques jours pour nous reposer. La météo n’y est malheureusement pas très plaisante, le lodge non plus… Nous n’y restons finalement qu’un jour, le temps de faire un peu le ménage… En repartant, au lieu de nous renseigner, nous nous engageons sur une piste qui rejoint plus directement la route principale… une erreur! Il nous faudra 6 heures de pistes boueuses et quelques frayeurs liées à des glissades sur une route en travaux, pour rejoindre la route principale… mais les villages traditionnels traversés et la nature luxuriante seront une belle compensation…

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Nous sommes en route pour Dar Es Salam et nous nous arrêtons à Bagamoyo, un ancien comptoir allemand, avec ses vestiges coloniaux. Nous élisons domicile dans une très belle maison coloniale qui offre des possibilités de camping, le Firefly. Le lieu est magique, avec sa piscine ronde qui occupe tout l’espace entre les palmiers. Par ailleurs, le village de pêcheur avec son beau marché aux poissons sur la plage est encore et toujours un lieu de passage des marchandises transitant par Zanzibar pour arriver en Tanzanie. Un énorme commerce d’huile de cuisson semble s’y dérouler. Au Firefly, nous faisons la connaissance de Amory et Sarah, de jeunes expatriés. Lui est Français et travaille à l’ambassade de France, elle est Américaine et travaille pour le plan alimentaire mondial. Nous y rencontrons également Erwan, l’un de leurs amis français qui travaille chez Total, et allons tous ensemble manger une bonne pizza.

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Le lendemain soir, nous sommes à Dar Es Salam, sur une terrasse, avec une petite communauté de jeune francophone, qui se voit presque tous les jours. Ce sont Amory et Erwan qui nous ont invités. Ce soir-là c’est Inès et Sylvain, qui travaille à l’Ambassade de Belgique qui ont proposé une soirée pizza. Le lendemain matin, nous revoyons par hasard Inès à l’Epi d’Or, un restaurant franco-libanais qui sert des pains aux chocolat et autres pâtisseries comme nous n’en n’avons plus eu depuis un an! Nous profitons de la journée pour aller dans une grande piscine avec des toboggans… le bonheur pour les filles.

Kinyasi étant également de passage à Dar Es Salam c’est l’occasion de le revoir et de passer une bonne soirée avec lui…

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Au petit-déjeuner, à l’Epi d’Or évidemment, nous revoyons Inès qui boit un café avec Magali. Magali, qui est à Dar depuis deux ans avec sa famille, est Suisse… et elle nous invite chez elle! Elle a deux enfants Margot 5 ans et Thibaut 8 ans. Dès leur retour de l’école nos filles ont de nouveaux amis avec qui jouer dans la piscine, faire du vélo,… Blaise, le mari de Magali, est responsable de Swiss-Aid en Tanzanie. Le courant passe tout de suite avec ce couple du même âge et de la même culture que nous! Mais ce jour-là c’est la soirée de l’année : la soirée « Baujolais nouveau, dans les jardins de l’ambassade de France »! 650 billets, mais c’est complet… Magali active le réseau whatsapp des expat et nous contactons Amori à l’Ambassade, à midi nous avons des billets! Les enfants malheureusement devront rester à la maison. Mais pour passer une soirée avec leurs nouveaux amis Thibaut et Margaud, sous la surveillance de la nounou, elles n’y voient pas d’inconvénient, même si c’est la première soirée que nous passons séparément depuis 12 mois! L’intérêt principal de la soirée à l’Ambassade de France est le buffet composé de plateaux gargantuesques de fromages de toutes sortes et de charcuteries succulentes… de quoi se faire une sérieuse indigestion! Peu importe pour Pierre-Michel! Tout le monde est là pour cela… et ce serait dommage de se priver! Nous y rencontrons tous les expat connus dans les derniers jours et faisons la connaissance de bien d’autres… qui pour la majorité parlent français. Mais l’histoire ne s’arrête pas là !

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Par le biais de Blaise et Magali, nous sommes les bienvenus le soir suivant, chez le Consul de Suisse, pour une réception avec une trentaine d’autres Suisse. Nous y faisons la connaissance de Madame l’Ambassadeur de Suisse et d’autres personnalités toutes plus intéressantes les unes que les autres…

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En journée, nous visitons Dar Es Salam et son marché au poisson. Nous faisons même un tour en tuk-tuk (appelé en Tanzanie Badjadj), pour le plus grand plaisir des filles qui n’en n’avaient encore jamais pris.

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Quelques jours plutôt, au Firefly à Bagamoyo, juste au moment de prendre la route, Pierre-Michel avait fait la connaissance de Mark, un entrepreneur sud-africain, développant un ferry vers Zanzibar. La brève discussion philosophique qu’il avait initiée avec Mark laissa pourtant Pierre-Michel sur sa faim… Ainsi, l’idée de le revoir avait fait son chemin et en l’espace d’une matinée, Pierre-Michel proposa à deux diplomates, Amory et Sylvain, un humanitaire, Blaise, de rencontrer un parlementaire Tanzanien, Kinyasi, et un entrepreneur sud-africain Mark, pour refaire le monde. La base de la discussion serait le livre en cours de rédaction de Mark, intitulé « the gods provide » (les dieux pourvoient), et qui évoque la question des relations entre les blanc et les noir en Afrique… Eh bien! le lendemain, la soirée eut bien lieu et tout le monde fut présent pour une belle discussion et un excellent repas italien !

L’une des idées débattues est que les Africains et les Occidentaux ont des manières de voir le monde très différentes. En très résumé et donc de manière caricaturale, un Africain a dans son jardin tout ce qu’il lui faut pour vivre. Lorsqu’un régime de bananes est mûr, il le mange et le partage avec son cousin, sa famille et ses voisins. Nul besoin de prévoir pour demain. Si d’aventure son jardin est vide ce jour-là, il ira tout naturellement manger chez son cousin. Ainsi, faire de la farine de banane au cas où les bananes viendraient à manquer, est un non-sens. Tout d’abord, à la fin de la journée il n’en reste plus, puisque tout le monde en a profité, et aucun besoin de garder des ressources puisqu’elles sont en principe disponible tout au long de l’année. Il en est tout autre pour un paysan des montagnes suisse. S’il ne cultive pas bien son grain, pour avoir une bonne récolte, s’il ne sèche pas bien son foin durant les beaux mois de l’été, ni lui, ni son bétail ne seront là l’année suivante. Ils seront morts pendant l’hiver. La constitution de réserve est vitale. Cette accumulation permet également de produire un excédent qui pourra être réinvesti pour faire croître l’exploitation. Pour un Africain, il est difficile de constituer des réserves. Kyniasi pourvoie de quoi vivre à des dizaines de personnes et il en est de même pour quiconque à des ressources, celle-ci sont mangées au fur et à mesure qu’elles sont disponibles… Ainsi n’est-il pas étonnant qu’il soit difficile en Afrique de se préoccuper de demain, d’investir dans une industrie amenant un retour sur investissement après plusieurs années, de constituer un capital permettant de réaliser de grand projet… c’est un peu simpliste, certainement, mais après plus d’un an en Afrique, cela nous donne quelques éclairages…

Évidemment dans la soirée, d’autres thématiques tel que l’effondrement du système libéral, la fin du monde du travail ou la place de la Chine en Afrique et dans le monde anima des discussions tout aussi passionnantes… Toutes ces réflexions résonnent d’autant plus pour nous que nous écoutons sur la route « 21 leçons sur le 21ème siècle » de Yuval Noah Harari.

Après ces quatre jours de vie d’expat incroyable à Dar Es Salam, nous reprenons notre route vers le lac Tanganika. Nous aurions encore voulu profiter plus de l’océan Indien, mais nous devons être en début décembre au Rwanda pour accueillir Dominique et Romane. Le trafic sur la route vers Dodoma est dense. Beaucoup de camions transitent par cet axe vers les pays voisins. Par ailleurs, la densité de contrôle de police sur la route est une véritable plaie en Tanzanie. Sur certains tronçons, nous sommes arrêté toutes les 20 minutes! Et si d’aventure, sur une descente, au milieu de nulle-part, vous ne respectez pas le 50km/h, c’est certain que vous allez être pincer au contrôle radar… c’est pas très agréable !

Après Dodoma, plus de trafic, mais la route deviens mauvaise, très mauvaise par endroit. C’est toujours le problème avec les tronçons en construction. Ainsi, entre Tabora et Kigoma, ce sont 420km qui sont en travaux… il nous faudra deux jours pénibles pour les parcourir.

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Toutefois, le bord du lac Tanganika, vaut bien l’effort de la piste qui nous y a menés. Le camping/lodge où nous résidons possède de petites criques privées et le lac est juste parfait pour la baignade… quel régal! Nous y rencontrons également deux jeunes Allemands qui ne s’y arrêtent que pour une nuit. Ils sont venus par la route depuis l’Allemagne en passant par Alexandrie et vont jusqu’au Cap.

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Nous devons encore parcourir 450 km pour atteindre Kigali au Rwanda. La route est goudronnée et meilleure… nous nous arrêtons dans un village insignifiant, doté néanmoins et de manière surprenante d’un très bel hôtel tout neuf. Nous avons à peine arrêté le moteur, lorsqu’un blanc nous demande si on vient bien du canton de Berne… C’est Clément ! Il est de Moutier ! il fait en quelque sorte partie de ce que l’on considérerait comme de la famille élargie en Afrique. C’est le frère de Élodie, une amie à nous, et il a même été le Louvetaux de Pierre-Michel 25 ans plus tôt, lorsqu’il était chef scout à Moutier! C’est juste incroyable! Clément sort le chocolat, le fromage, nous faisons de la tresse avec du beurre et du miel et nous passons une super soirée ! Clément travaille dans le domaine humanitaire en tant que logisticien. Il est en mission pour 6 semaines dans ce coin perdu d’Afrique, qui compte néanmoins parmi les plus grands camps de réfugiés du monde (150’000 âmes au moins)! Dans les semaines qui suivent, Clément sera par ailleurs très dévoué pour nous aider à trouver de nouveaux pneus… sans succès malheureusement! Mais, merci beaucoup tout de même!

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Le lendemain, nous entrons au Rwanda, mais c’est une autre histoire !

Voici note itinéraire à travers la Tanzanie :

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    2 Comments

  1. Juste envie de vous dire….. Magnifique famille qui a eu le courage de vivre un rêve !!!!! Magnifique….
    Tous les possibles sont ouverts à vos filles ….. Bravo ….
    Des becs et au plaisir de vous revoir

  2. Coucou les Hirondelles,
    De retour de vacances et avant le branle-bas de combat de la rentrée scolaire, je relis avec grand plaisir vos derniers récits et redécouvre les moments incroyables que vous avez vécus. Un SMS de votre part m’a appris que la suite arrivera bientôt….Suis impatiente de vous relire!Je vous embrasse bien fort tous les 4.

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